Les chapelles des Pénitents blancs

Les confréries de pénitents sont des associations religieuses de laïcs qui, pour faire pénitence de leurs fautes, s’imposent certaines pratiques, comme d’ensevelir les morts, de suivre les processions, de chanter les offices, de pratiquer la discipline et des exercices de piété, etc. Placées sous l’autorité de l’évêque, elles ont des statuts et des règles, des chapelles qui leur sont propres. Les pénitents de chaque confrérie portent une tenue ayant une couleur spécifique à laquelle ils doivent leur nom.

L’Isle-sur-la-Sorgue comptait quatre confréries de pénitents : les blancs, les bleus, les noirs et les verts.

© DPI

La chapelle des Pénitents blancs à l’époque moderne (fin XVIe-XVIIIe siècle)

La confrérie des pénitents blancs, qui avait pour titre « confrérie des Cinq-Plaies » ou « confrérie des Cinq-Plaies de Notre Seigneur Jésus Christ en commémoration de sa passion qu’il a souffert pour la rédemption de l’humain lignage », est attestée dès 1545 comme le prouvent des legs faits en sa faveur. Jusqu’en 1562, la confrérie était installée dans le couvent des Franciscains – dits frères mineurs ou cordeliers –, situé extra-muros. Fuyant les troupes protestantes, les cordeliers et les pénitents se réfugièrent dans la ville en 1562.

L’implantation des pénitents blancs dans la collégiale Notre-Dame-des-Anges, puis dans son secteur, jusqu’à leur suppression en 1792, date de cette époque. Entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle, les confrères y firent construire une chapelle dont les contours furent modifiés au cours du temps suite à des chantiers d’envergure, tels que la construction du moulin à huile de la ville, puis du nouveau grenier public. Ces derniers travaux, qui donnèrent à l’édifice l’aspect qu’on lui connaît en partie aujourd’hui, commencèrent en 1779/1780 suivant les plans de l’architecte l’islois Esprit-Joseph Brun.

Vendue en 1796, cette ancienne chapelle des battus blancs, à l’élégante et sobre façade, est aujourd’hui une annexe de l’Office de Tourisme Intercommunal du Pays des Sorgues et des Monts de Vaucluse, installé dans l’ancien grenier public adossé à la collégiale.

Pour en savoir plus, consultez l’article suivant:

Chapelle des Pénitents blancs-Office de Tourisme, Diagnostic archéologique

La chapelle des Pénitents blancs du XIXe siècle

L1000572
© DPI

Lorsque la confrérie fut canoniquement rétablie le 15 juin 1816, les pénitents blancs ne purent malheureusement pas réintégrer leur chapelle érigée par Esprit-Joseph Brun. Ils procédèrent donc à l’achat de locaux dans le but de faire construire un nouvel édifice dans le quartier de Villevieille, face au couvent des Ursulines, dans l’actuelle rue Docteur Jean Roux. La chapelle fut bénie en 1819.

Cet édifice néo-classique, aujourd’hui privé, abrite encore un très beau plafond en décor de plâtre. Le programme architectural développé est empreint des traditions du XVIIIe siècle comtadin de par son plan, sa façade principale et le décor d’un grand plafond orné de gypseries et de staffs. Certains éléments du plafond et de la façade témoignent cependant d’une nouvelle ère dans la création locale.

Pénitents blancs, élévation extérieure nord
Chapelle des Pénitents blancs, élévation extérieure nord © DPI

Pour en savoir plus, consultez l’article suivant :

Chapelle XIXe des Pénitents blancs

Laisser un commentaire