La chapelle XIXe siècle des pénitents blancs

La ville de L’Isle conserve deux anciennes chapelles de la confrérie des pénitents blancs, l’une édifiée pendant les Temps modernes, l’autre à l’époque contemporaine. La construction de cette dernière fut motivée par la volonté des confrères de disposer d’un nouveau lieu de culte après leur rétablissement canonique en 1816. Supprimée pendant la Révolution, la confrérie s’était en effet vu priver de ses biens, dont sa chapelle située à côté de la collégiale et vendue en 1796. Après l’acquisition de locaux en 1817 dans le quartier de Villevieille, les pénitents firent donc construire, à proximité du couvent des ursulines, un dernier édifice béni en 1819.

Façade pénitents
© DPI

La nef, presque rectangulaire, mesure 8 x 18 m et se termine au sud par une abside en hémicycle. La chapelle est flanquée à l’ouest d’un clocher de plan carré à quatre niveaux. La façade de style néo-classique est recouverte d’un enduit de plâtre. Les modénatures et le dernier niveau du clocher sont en pierre de taille. Le portail dorique est surmonté d’une niche concave, aujourd’hui vide, entourée de deux petits pilastres ioniques. Un large fronton triangulaire percé d’un oculus masque le toit en bâtière. L’intérieur est éclairé par des fenêtres en plein cintre, deux sur la façade et trois sur le mur est. Le mur ouest est quant à lui décoré de trois fenêtres en trompe l’œil. Une corniche souligne les baies des murs latéraux. Elle rejoignait auparavant le garde-corps d’une tribune située au-dessus de l’entrée et aujourd’hui disparue. Les murs latéraux de la nef sont ornés d’arcatures aveugles bordées de pilastres composites en plâtre à décor peint de marbrures.

La chapelle a été dépouillée de ses boiseries, mais une grande partie des décors en gypserie et staff est conservée. La partie supérieure du mur d’abside est ornée de draperies et de deux anges en haut-relief en plâtre tendant une couronne de roses au-dessus du retable disparu. Le grand plafond en gypserie reprend le répertoire traditionnel issu du XVIIIe siècle, avec notamment des motifs végétaux, et l’associe à des motifs inédits, témoins de l’époque post-révolutionnaire. On remarquera notamment la tiare pontificale, expression affichée d’une fidélité au Pape. Dans les angles, on observe le Sacré-Cœur et une représentation du tétramorphe (un lion, un aigle, un taureau et un ange, symboles des quatre évangélistes). Deux phénix prenant leur envol dans un brasier ardent symbolisent la renaissance de la confrérie. Au centre du plafond on retrouve une double rosace à motifs végétaux.

La confrérie des pénitents blancs a disparu entre 1870 et 1880. Selon les actes notariés, leur chapelle devint alors une remise. Elle est aujourd’hui la propriété d’un particulier. En prévision d’un éventuel réaménagement, une campagne de relevés (orthophotographies) a été menée. À partir de ces données, des coupes et dessins avec restitution des parties manquantes ont pu être réalisés par la DPI. Ce travail a permis de mieux documenter le bâtiment, de connaître précisément son état actuel, et sera utile pour apporter une aide au propriétaire lorsqu’il souhaitera effectuer des travaux.

Pour plus d’informations sur la confrérie des pénitents blancs de L’Isle et leurs chapelles, consultez l’article suivant :

Les chapelles des pénitents blancs