La restauration extérieure de la collégiale Notre-Dame-des-Anges

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La collégiale Notre-Dame-des-Anges a bénéficié d’une grande campagne de restauration qui a débuté en 1994 et s’est prolongée sur une vingtaine d’années. La phase finale de cette restauration concernant la partie orientale de la collégiale est intervenue entre 2014 et 2016.

Le chantier a été divisé en deux tranches : une tranche ferme comprenant la restauration du clocher en 2014-2015 et une tranche conditionnelle comprenant la restauration du chevet en 2015-2016.

L’architecte en chef des monuments historiques, Didier Repellin, assisté de Ludovic Jal-Billet, architecte du patrimoine, a mené l’étude préalable, destinée à dresser un état des lieux avant la mise en œuvre du projet de restauration, et conduit les travaux.

Les directions de l’Aménagement et du Patrimoine ont quant à elles suivi l’opération sur le terrain.

La restauration du clocher

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Le clocher avant restauration © DPI

La restauration du clocher a commencé en 2014. Nombreux étaient les problèmes identifiés sur cette partie de la collégiale qui, même si elle avait fait l’objet de diverses réparations depuis sa construction achevée en 1538, n’avait jamais connu une restauration globale. La pierre était érodée à plusieurs endroits – voire parfois brisée -, tant sur les blocs de parement que sur les éléments de décor. Les parements, la terrasse et les parapets étaient déjointoyés. Des tirants en fer, installés à deux niveaux sur le clocher, traversaient en partie haute des éléments sculptés. Le campanile et les cadrans des horloges avaient été modifiés. Les abat-sons étaient en ruines et l’une des cloches fêlée. Les gargouilles nécessitaient elles aussi une réfection, certaines étant détruites, une autre fissurée. La descente d’eau pluviale était pour sa part corrodée.

Plusieurs corps de métier ont été sollicités afin de mener à bien la restauration du clocher.

Les maçons et tailleurs de pierre de l’entreprise Vivian sont intervenus pour nettoyer, rejointoyer et changer les pierres détériorées du parement, les éléments sculptés très usés et les morceaux de corniche cassés. Enfin, ils ont procédé au passage d’une patine pour harmoniser parties neuves et parties conservées, et d’une eau-forte pour protéger l’ensemble.

Les sculpteurs de l’atelier Bouvier ont restauré l’ensemble des gargouilles du clocher (réfection ou complément et ragréage). Ils ont également retaillé les armes de la ville à l’identique, car celles en place étaient trop érodées.

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Gargouille avant et après restauration © L. Jal-Billet
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Les armes de la ville en cours de taille © DPI

La restauratrice en peinture de l’atelier Mazillier a restitué les chiffres des horloges qui avaient disparu.

L’entreprise Edoli de menuiserie a opéré la dépose et le changement des abat-sons, ainsi que divers travaux de menuiserie. La porte du clocher et celle de la terrasse ont été remplacées. La réfection de la chambre des cloches (plancher et charpente supportant les cloches) a été confiée à l’entreprise Bourgeois.

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La restauration de la chambre des cloches © DPI

Les carillonneurs de l’entreprise Azur Carillon ont restauré la cloche et le campanile, de même que les dispositifs des horloges et de la chambre des cloches.

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Le campanile restauré © DPI

Une protection en plomb a été installée sur la terrasse, les arases du parapet, les corniches et la toiture de l’appentis. Les plombiers-zingueurs de l’entreprise Bourgeois ont également effectué la dépose de la descente d’eau pluviale endommagée et ont installé à la place une descente en cuivre.

De son côté, l’entreprise Bodet a installé un paratonnerre au sommet du clocher.

Lors de la deuxième tranche de travaux, en 2016, l’atelier Bulard a créé un vitrail contemporain pour la baie située en partie basse du clocher. Le vitrail a été entièrement monté à l’atelier avant d’être mis en place dans le clocher. Une grille de protection a ensuite été installée sur cette baie.

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Installation du vitrail contemporain © DPI
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Vitrail contemporain après installation © DPI
Le chevet avant restauration © DPI

La restauration du chevet

La campagne de restauration du chevet a duré douze mois, entre 2015 et 2016. On retrouvait au niveau du chevet des problèmes semblables à ceux du clocher avant restauration. Néanmoins, l’érosion des pierres en partie basse était beaucoup plus importante et plusieurs gargouilles étaient brisées ou manquantes. Des percements avaient été modifiés, des allèges de baies bouchées et les menuiseries étaient en mauvais état. Les balustrades qui couronnent le chevet étaient érodées et comportaient des éléments cassés. Des fissures et d’importants problèmes d’humidité ont également été identifiés sur la partie nord du chevet, surplombant le canal de l’Arquet.

L’entreprise de maçonnerie et taille de pierre Vivian a remplacé la plupart des blocs fort dégradés qui composaient le soubassement et certains blocs de parement. Un ragréage a été réalisé sur les blocs abîmés, mais en mesure néanmoins d’être maintenus. Les tailleurs de pierre ont sculpté sur place les éléments de balustrade destinés à se substituer à ceux dont la détérioration ne permettait pas la conservation. Les autres parties ont subi un ragréage. La grande baie de la sacristie a été réouverte.

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Taille d’un élément de balustrade © DPI

En fonction de leur état, les gargouilles ont été consolidées, complétées ou entièrement restituées. Les sculpteurs de l’atelier Bouvier ont exécuté en atelier toutes celles devant être recréées, de même que les éléments ajoutés. L’ensemble a   ensuite été replacé sur le chevet. D’autres éléments, comme les chapiteaux, ont été sculptés directement sur place.

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Sculpture d’éléments de décor sur le chantier © DPI

Compte tenu de l’impossibilité de dégager les allèges maçonnées des baies du chevet, les restauratrices de l’atelier Mazillier ont traité en trompe-l’œil les parties basses.

Ainsi ces baies reprennent, du moins visuellement, la dimension qu’elles occupaient originellement sur le chevet.

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Réalisation du décor en trompe-l’œil © DPI

Les vitraux ont été nettoyés, ou réparés pour les plus détériorés par l’atelier Bulard. Des grilles de protection ont été installées pour l’ensemble des baies.

Les menuisiers ont remplacé les portes d’accès à l’appentis et à la toiture du chevet. Ils ont également restauré ou refait les menuiseries de la sacristie et les grilles, et créé celles de la grande baie. Le réseau de cette dernière a pu être restitué par les tailleurs de pierre à partir des fragments du réseau ancien conservés.

Enfin, les charpentiers et plombiers zingueurs ont pratiqué la réfection de la couverture de l’appentis côté sud du chevet. Ils ont couvert le caniveau situé entre la toiture et la balustrade de plomb. Une gouttière et une descente d’eau pluviale ont été retirées pour installer un système en cuivre au niveau de la sacristie. Comme sur le clocher, ils ont procédé à l’habillage en plomb des gargouilles et l’installation d’un bec d’évacuation pour protéger la pierre au niveau du passage de l’eau.

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Habillage en plomb d’une gargouille du chevet © DPI
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La partie orientale de la collégiale après restauration © DPI